jeudi 4 décembre 2014

Bonjour à tous

Nous avons reçu ce jour le témoignage d'une ancienne ballerine active pour notre association (2004-2006). Quelques mois après son départ du Gabon, elle avait écrit le texte ci dessous , nostalgique de son séjour. Elle a souhaité nous le faire partager.

"Mon Out of Africa" par Christine Bouvard

Voilà 4 mois que j'ai quitté le continent africain, mon cœur est resté là-bas, en forêt, ou en brousse, un peu nostalgique, je viens partagé avec vous mes sentiments.

Comme tu me manques !

De mes différentes expatriations, j’ai rapporté : des souvenirs inaltérables, des rencontres chaleureuses, des personnes emblématiques et la nostalgie de revivre ces moments là.
Du Gabon, elle porte le nom de Mondah, Pongarra, Wonga Wongué, Nyonié, peu importe…
Elle fait partie intégrante de notre cadre de vie. Exubérante, envahissante, dominante, généreuse pour les érudits, elle est tout simplement envoutante.

Ce rideau de verdure, qui aux primes abords parait infranchissable, et d’une beauté surprenante me tend les bras malgré l’absence d’une visible orbe. J’hésite, bien que l’attirance soit très forte, sûrement la crainte de me confronter à l’inconnu, cet inconnu parfois caressé aux travers des récits de Guizard, et d’autres vieux broussards passionnés par cet univers.
Je finis par répondre à son appel, et c’est la peur au ventre, que je décide de pénétrer dans cette forêt. La pénombre m’accueille et me protège du soleil, il y fait chaud et humide et Les bruits que je perçois sont peu rassurants, (J’apprendrais plus tard que ces sifflements sont émis par des blattes
Le moindre effleurement me fait sursauter, je ne supporte pas le frôlement d’une toile d’araignée, le poids d’une feuille tombée sur mon épaule, la sensation de mes pieds qui s’enfoncent dans le moelleux du sol mais Madeleine est là, me regarde et rit, son beau sourire me donne confiance j’avance, la forêt m’apprivoise.
La réticence des premiers instants passés, je commence à apprécier ce monde nouveau. A chaque sortie, mes sens sont en éveil, la porte de l’angoisse s’est refermée ce qui permet de savourer ce contact délicieux.
Petit à petit, les bruits sont devenus familiers, l’œil expert, cherche l’imperceptible, la surprise qui grandira mes joies, comme l’empreinte laissée par un éléphant, la trace d’une main de gorille, la subtile odeur que véhiculent les potamochères et les brulures inoubliables des fameuses sanguinguées.
Aujourd’hui, loin du Gabon, je ferme les yeux et je me retrouve à Nyonié, à la tombée du jour, à ce moment précis ou les odeurs de fruits fermentés se mélangent aux senteurs enivrantes d’ylang ylang ou de jasmin (Personne n’a su me dire quelle est la plante qui dégage ce parfum ; peut-être bien une liane !), je me sens bien et vis pleinement le bonheur crée par le rêve et veux croire à la pérennité de ces lieux magiques.
Depuis mon départ, d’autres cieux m’ont enchanté mais mon cœur survole Pongarra, Wonga Wongué, peu importe……"

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